La transmission de l'entreprise familiale sur plusieurs générations est impossible en France. 

« Un état qui rapetisse les hommes pour en faire des instruments dociles entre ses mains, même en vue de bienfaits, s’apercevra qu’avec de petits hommes, rien de grand ne saurait s’accomplir », John Stuart Mills

Aujourd'hui, en France, la transmission de l'entreprise française n'affecte pas sa nature. Elle reste toujours de nature individuelle lors de sa transmission. Les protagonistes organisent soigneusement avec leurs conseils l'éviction de la descendance au profit du dauphin.De nature individuelle à nature individuelle, elle ne gagne rien en maturité, en vertus civiques. Toutes les pages de ce site internet leur sont d'ailleurs incompréhensibles. Le chemin de l'intérêt commun a disparu en France depuis longtemps, les chefs d'entreprise ont perdu toute culture, tout repère. On ne sait plus être dans ce domaine.

Les forces qui s'opposent à cette transmission sont si puissantes que cela constitue une gageure en soi.

J'ai pu découvrir que la République s'y oppose comme elle s'oppose à tout intérêt commun car elle n'accepte que deux sortes d'intérêts : l'intérêt individuel et l'intérêt général. L'intérêt individuel est réduit à  sa portion la plus congrue. Il y a maintien d'une illusion qui nous laisse croire que l'intérêt individuel existe. Seul l'intérêt général subsiste incarné par l'État qui ne cesse de monopoliser l'attention des français. Toute forme d'intérêt commun est suspicieuse et vouée à l'anathème. Seul l'État fait quelque chose en France.

Cette organisation de la société a préparé l'institutionnalisation du salariat durant le XXème siècle. Le salariat aujourd'hui, régit la société dans ses moindres recoins du pays de sorte qu'une logique basée sur le métier, la transmission du métier, les vertus civiques de la propriété, sont devenus des notions sans intérêt pour la majorité. Le salariat est structuré et armé pour empêcher toute évolution de la société qui s'opposerait à sa domination : syndicats, grèves, revenu minimum d'insertion,grands conglomérats puissants, déstructuration de l'ancien modèle familiale.. Sa préoccupation est le pouvoir d'achat et la retraite, pas la famille, ni le patrimoine encore moins l'entreprise. La classe moyenne productive a été détruite au profit de la classe moyenne salariée.

Cette institutionnalisation du salariat a permis le développement d'une tyrannie. Comme l'intérêt général donne des grandes multinationales dans le domaine de l'entreprise, l'intérêt général dans la politique donne une centralisation du pouvoir, au niveau européen : Bruxelles aujourd'hui (Washington demain ?). Comme il y a les supersalariés qui touchent de superbonus, supersalaire, superparachute d'or, de même il y a des superfonctionnaires qui se créent des postes, des rôles,et augmentent leurs pouvoirs sur les individus et les pays.

Dernier développement, le libéralisme-libertaire a libéré les hommes de l'obligation de se comporter selon une exigence éthique, laissant le capitalisme et le fonctionnariat anonyme agir sans aucune entrave. Aujourd'hui des hommes et des femmes anonymes gèrent et dirigent des masses anonymes dans un contexte sans repères éthiques.

Plusieurs questions se posent et notamment :

Si tout le monde veut devenir salarié ou fonctionnaire qui va créer la richesse de demain en France ? D'où va venir l'emploi ?

Si l'intérêt commun est interdit, ou plus précisément s'il est fait interdiction  à ce que des associations d'hommes se gouvernent elle-même, la démocratie pourra-t-elle exister un jour ?

C'est à dire qu'au final, mon travail qui était consacré à l'entreprise familiale m'a finalement révélé que c'est la liberté et la démocratie qui sont aujourd'hui attaquées. Pis encore, il m'a donné le sentiment que la civilisation française disparaissait petit à petit.

Jean Lalis. 2012

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Perspectives pour les 50 prochaines années pour la France.

En partant de mes conclusions sur le paradigme salarial, je peux anticiper l'absence de création de richesse en France et donc d'emploi. Sans emploi, sans richesse, l'Etat va devoir tôt ou tard ponctionner les réserves d'épargne des français pour rembourser la dette nationale nécessaire à maintenir un train de vie qui ne correspond plus à la richesse réellement créée. Les esprits vont être préparés à cette idée :

Non : la France n'est pas en faillite
Le Monde.fr | 20.03.2013 à 09h10 • Mis à jour le 20.03.2013 à 09h10 | Par Bruno Moschetto, professeur de sciences économiques à l'université de Paris-I et à HEC 

Extraits :

"Non: la France n'est pas en faillite... Le prétendre est en fait une contrevérité économique et financière. La France n'est pas et ne sera pas en faillite, car pour entrer dans ce cas de figure il faut être en état de cessation de paiement.

Et un Etat ne peut l'être, dans sa propre monnaie, vis-à-vis des non résidents et vis-à-vis de ses résidents puisque ces derniers seraient invités à répondre de sa dette par une majoration immédiate de ses ressources fiscales.

En effet, à l'abstraction qu'est le concept d'Etat correspond la réalité que sont les citoyens. Ce sont eux qui sont les garants des engagements de l'Etat....

En définitive nos gouvernants disposent de tous les moyens financiers et politiques, par le biais de la levée de l'impôt, pour faire face à nos échéances en euros. Et d'ailleurs nos prêteurs nous renouvellent régulièrement leur confiance et à des taux qui n'ont jamais été aussi bas."


La dette grossissant et sans création de richesse, celle-ci est financée par l'étranger. La France perd ipso facto de sa souveraineté. Dans les années qui suivront elle deviendra le pays mercenaire de grandes puissances financières mondiales, chargeront la France de défendre ou promouvoir leurs intérêts.

Le paradigme salarial est une gangrène qui détruit le pays de l'intérieur. Le pays affaibli finit par se soumettre aux volontés des intérêts d'autres pays.

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Les pères ont créé, les fils ont maintenu, les petits-fils ont dilapidé ! La loi des 3 générations en œuvre dans un pays.